Le palmarès Best Place To Work
Publicis Groupe (Gold)
Déjà vainqueur l’an dernier, Publicis Groupe affirme sa culture orienté vers les collaborateurs, à un point obsessionnel. Le dossier débute par un retour en arrière, afin de mieux témoigner du chemin parcouru. L’agence est devenue unique et intégrée, une observation qui dépasse de loin la structure sur le papier. Ayant connu une réorganisation et également une forte croissance, maintenir la culture centrée sur l’humaine a été challenging, et les efforts sont toujours bien en cours, tant pour l’évolution des gens que du business. Car les bases sont prévues futureproof.
Ceci étant, une vision et une culture correspondent à la petite partie visible d’un iceberg et ne se vivent pas de façon consciente au quotidien. Elles relèvent d’une guidance de départ, et d’une multitude de détails qui, au final, délivrent un impact puissant à moyen et long terme, selon les auteurs du dossier. Plus concrètement, les parties peu visibles sont la mission (‘purpose’), l’identité et les valeurs, tandis que les aspects plus tangibles sont les compétences, les comportements et l’environnement, au sens large, mais surtout au travail. La première couche parle plutôt de l’agence, et la seconde des individualités, le tout dans une osmose constante. Ceci serait peu sans des processus concrets pour activer positivement les six dimensions.
Ainsi, donner vie aux valeurs passe par trois étapes :
- Lead by example : une série de session appuyée par un coach externe pour éclairer sur les valeurs et en optimiser l’application, à un niveau personnel et de groupe.
- Ambassadorship : identifier des ‘key people’ non pas pour leur titre, mais leur attitude, et en faire exemple tout en les récompensant par des formations et des participations à des événements-clé.
- Communication : l’agence investit intensivement dans la bonne transmission de sa culture et de ses composantes. Avant d’activer ces principes, il convient de les faire connaître. Le tout passe par une véritable stratégie de moyen, des réseaux sociaux aux emails en passant par une étude de satisfaction et des ‘live sessions’.
L’esprit d’une entreprise dépend également de la personnalité de ses dirigeants. Eva Devos et Karel Vinck, les deux co-CEO, en sont manifestement conscients et fournissent des efforts pour se rapprocher avec sincérité et authenticité de leurs collaboratrices/teurs. Ceci se déroule sous forme de séances café du matin en groupes restreints, ou par des tables ronde dans un cadre plus structuré.
Deux piliers concrétisent encore la volonté du management de maintenir et renforcer cette notion de Best Place To Work : la gestion des talents, où le focus est mis avec beaucoup de moyens sur le développement personnel, et la satisfaction générale, visant à la fidélité. Avec des scores dépassant le plus souvent les 80% selon les critères, l’enquête révèle que tous les efforts précités sont payants. Ce qui se traduit aussi par une loyauté, qui sera même récompensée. « J’ai le sentiment d’être écoutée, aidée et quelque part, d’être importante au sein de l’agence », témoigne une Account Manager. En cette période turbulente, que souhaiter de mieux ?
Rappelons au passage que Publicis Groupe remporte également le Bronze dans la catégorie éponyme de l’AOTY.
Happiness (Silver)
C’est l’année Happiness. Lauréate du prix signature de l’AOTY en 2022, l’agence remet le couvert cette année et s’adjuge également le Bronze dans la catégorie Innovator ainsi que le Silver en Best Place To Work.
C’est dans son ADN et l’agence l’annonce clairement : « Happy people make great work ». Au regard de ces dernières années, il faut reconnaître que Happiness a rencontré de beaux succès, tant sur le plan des awards que du new business. Avec du coup, une forte croissance de l’organisation, toujours à gérer avec attention pour en éviter les crises. Derrière les mots, l’agence a concrétisé un véritable « Happy people program », car cela se planifie. L’initiative a débuté en 2021 pour connaître son implémentation complète l’année passée. Tout débute par une vision, qui à nouveau dans l’étymologie de la joie se définit comme « l’ultime rébellion, contre le négativisme et les impossibilités. » La brandhouse se décline par tous les éléments classiques (différence, promesse et pertinence), en signant joliment que le « great work » rend les gens heureux. La boucle est bouclée.
Le cadre du programme évoqué tient en deux piliers : demander l’avis aux collaborateurs (par la voie d’une enquête) et activer un cadre de travail, la Mapiq Pyramid. Un modèle en trois couches, parlant des besoins individuels et dans l’optique d’un équilibre. Lesquels besoins sont bien entendu connectés à l’agence et à l’univers professionnel. Produits de la visite de cette pyramide, de nombreuses initiatives ont vu le jour dont une bonne trentaine sont développées dans le dossier : elles ont du sens et vont dans tous les sens, parlant de mobilité, de connexion à la maison, de support mental ou de Kiki, le chien de l’agence. Et aussi de « La journée de l’agence », des lunches, voyages et parties, ou plus sérieusement de l’intégration de la vie privée avec le boulot, des programmes de formation, des évaluations et du workload management. Impossible de tout développer ici, mais force est de conclure que la Mapiq Pyramid n’a pas de mystère : ces 34 sujets sont « currently in place ».
Plus largement, Happiness a également développé des « Happiness Performance Indicators » servant à jauger l’efficience de ce programme. Ceci distinguant l’effet général, et par initiative. On y retrouve très logiquement un « Happiness index » et un autre critère sensible : la rotation du personnel – un turnover qui est en 2022 à son niveau le plus bas depuis la première mesure en 2017.
Ogilvy Social.Lab (Bronze)
C’est aussi l’année d’Ogilvy Social.Lab qui repart de l’AOTY avec deux trophées : celui de l’Innovator Agency et le Bronze dans cette catégorie.
Le dossier commence par présenter l’agence, où ses auteurs admettent rester inévitablement en mode Beta, car nous restons – Dieu merci – un people business, et que les adaptations constantes ne concernent pas que les techs mais aussi les ressources humaines. Dans cette introduction, Ogilvy Social.Lab rappelle avoir décroché le titre en 2020 (édition 2021), qui n’était pas l’année la plus simple et mentionne les points forts à cet égard, qui restent d’actualité. A savoir, un team HR solide, une politique « bien-être et santé » développée et la préoccupation très forte pour l’équilibre des genres, d’une part, et la diversité en général, d’autre part, pour ne citer que ces points. Mais quoi de neuf depuis deux ans ?
Un premier accent a été mis sur l’aspect environnemental au travail, lequel a été encouragé par la période Covid, ayant mis en évidence à la fois le sujet du travail à domicile, et celui d’une sensibilité accrue à tous les aspects écologiques ou liés au bien-être individuel et social. Une vision plus éclairée qui se traduit par une série de mesure dans un sens positif pour les collaborateurs : « The right to disconnect », des techniques plus robustes pour les échanges distants, une stratégie de rémunération plus flexible, une politique adaptée de homeworking, etc. Le tout appuyé par des coups de sonde bi-hebdomadaires répondant au nom de « Butterfly Platform » et servant à capter l’humeur des employé(e)s et les préoccupations du moment.
Le besoin de reconnaissance des teams a été identifié comme un sujet devenu crucial. L’agence a développé un programme visant à communiquer de façon opportune avec chacun(e) à des moments-clé, comme les anniversaires de différents types, les awards, les comportements manifestes en lien avec les valeurs du groupe, etc. Une formation spécifique a également été donnée aux cadres, dans cette perspective de reconnaissance pour tous. Et le point du burn-out n’est plus un tabou : Ogilvy Social.Lab a mis en place des formations permettant de détecter et d’anticiper les signes d’un risque de décrochage, et dans l’optique du bien être de l’individu au-delà des soucis de productivité. La semaine Wellness s’inscrit dans ces efforts de sensibilisation pour le maintien d’un équilibre psychologique et physique, dans un contexte où la pression est réelle.
Le dossier mentionne une série d’initiatives implémentées en 2022 et qui ne se limite pas à la Belgique, comme un plan lié aux congés sabbatiques, un « Diversity Board » et un junior board répondant au nom de « xChange » pour prendre en charge ce que l’on imagine, et bien entendu, un CSR team. Enfin, l’étude interne auprès des collaborateurs/trices du groupe Ogilvy, a établi que Ogilvy Social.Lab occupait la première position en Europe (et la même position pour WPP Belgium). Dans ses conclusions, le dossier souligne que le succès du business peut aller de pair avec un bon équilibre mental et physique (du team). Ce serait même très souhaitable.