Victor Buisseret (ACC) : « Un prix tel que le Positive Impact Award est très important pour notre secteur »

MM et PitchPoint lancent le Positive Impact Award, un nouveau prix qui sera décerné à l’occasion de l’Agency of the Year à l’agence qui met tout en oeuvre pour avoir un impact positif au quotidien, que ce soit au niveau de l’environnement, de la diversité et de l’inclusion. Et ce, aussi bien à l’interne qu’à l’externe.

L’occasion d’aller à la rencontre de Victor Buisseret, qui a rejoint l’ACC en tant que Sustainability Manager en octobre dernier.

Que pensez-vous du lancement du « Positive Impact Award » ? Est-ce important ?

Bien sûr ! C’est très important et d’autant plus apprécié que nous venons récemment de créer également un centre d’expertise sur la question au sein de l’ACC.

Le tout crée l’émulation et l’envie chez les agences et les annonceurs d’accorder plus d’attention aux valeurs sociétales et environnementales. Et primer celles qui sont déjà très impliquées, cela ne peut qu’inspirer les autres.

Aujourd’hui, on peut percevoir l’approche sociétale et environnementale comme un devoir, mais il faut aussi que cela devienne une envie, avec l’objectif de rendre le monde un peu meilleur. Les entreprises n’ont d’ailleurs pas le choix, parce qu’inévitablement, si elles ne bougent pas, elles s’exposeront à des volontés de régulation, à des restrictions plus grandes.

En France, par exemple, l’une des mesures les plus importantes de la loi Climat sera l’interdiction de la publicité pour les énergies fossiles à partir du 1er juillet 2022. Et la publicité pour les voitures particulières les plus polluantes sera interdite à partir le 1er janvier 2028. Il sera dès lors interdit de dire dans une publicité qu’un produit ou un service est neutre en carbone…

Tout cela montre à quel point les pouvoirs publics s’impliquent et à quel point cela demande une réaction des annonceurs et du secteur de la publicité.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux agences qui souhaiteraient rentrer un dossier ?

L’ACC aimerait mettre en place une nouvelle charte, ou compléter sa charte actuelle. Je pourrais traduire cette partie en cinq points, cinq conseils que je pourrais donner aux agences qui souhaiteraient introduire un dossier, qui devra avant tout être basé sur la transparence et la bienveillance, sur l’envie de vouloir créer un impact positif.

Partant de là, les agences participantes devront répondre à cinq critères assez généraux. Primo, tout doit être véridique et exact. Secundo, le dossier doit être clair et sans ambiguïté qui pourraient induire le jury en erreur. Tertio, ne surtout pas omettre des informations importantes et pertinentes. Quatrièmement, les comparaisons établies doivent être équitables et significatives. Cinquièmement, last but not least, ne surtout pas omettre aucune partie prenante. C’est-à-dire chaque personne avec qui on a interagi et travaillé, ou même si elle n’a pas été impliqué directement dans le projet. Favoriser une transparence totale est toujours une bonne idée…

Vous venez de rejoindre l’ACC avec la casquette de Sustainability Manager. Comment décrieriez-vous votre fonction et quelle est votre mission à moyen et long terme ?

C’est un tout nouveau poste à l’ACC. Je suis arrivé en octobre. L’objectif est de développer un véritable centre d’expertise dédié à l’aspect durabilité des activités de nos membres, parce que nous devons jouer un rôle dans la gestion des problèmes sociaux et environnementaux auxquels nos membres sont ou seront inévitablement confrontés à l’avenir.

D’autant plus que notre industrie fait partie d’une chaîne, qui est souvent remise en question, et le secteur se doit de réagir face à la crise climatique et sociale grandissante, et même devenir une partie de la solution en accélérant la transformation vers un mode de consommation plus responsable et œuvrant à la construction d’un avenir plus positif.

S’investir dans cette approche est primordial pour une association comme l’ACC, qui a pour vocation notamment de faire bouger le secteur, de susciter la participation des agences à des initiatives qui peuvent améliorer des choses fondamentales.

Par ailleurs, c’est un peu notre devoir de contribuer à rendre l’industrie plus juste, plus équitable, de faire en sorte que les agences jouent un rôle dans la responsabilité sociale et écologique, dans la promotion d’une éthique, de l’inclusion, d’inspirer de meilleures pratiques, de créer de l’émulation parmi les membres. Les générations futures attendent un meilleur modèle, plus positif, où l’on peut vivre bien, tout en consommant de manière responsable et respectueuse de l’environnement.

Quels sont vos gros chantiers pour arriver à mener votre mission à bien ?

Nous avons commencé par faire une étude pour réaliser un état des lieux, pour voir comment les agences étaient impliquées dans cette dimension sociétale et environnementale. On se rend compte que certaines sont déjà bien avancées dans la démarche et que d’autres ne sont encore nulle part.

Dans un premier temps, l’idée est donc d’aider non seulement nos membres, mais aussi l’industrie de la communication dans son ensemble à être plus conscients de leur rôle primordial dans cette transition. Le but est vraiment d’aider les acteurs de la communication à devenir des acteurs de changement positif. Les entreprises doivent adopter un comportement plus proactif, dirigé par des bonnes pratiques que nous aiderons à mettre en place.

Comment réagissent les membres à tout cela ? Sont-ils conscients de ces problèmes, y a-t-il un travail d’évangélisation à accomplir ?

La plupart sont évidemment conscientisés, mais il y a encore beaucoup de travail pour leur faire comprendre l’essence même de leur rôle en tant qu’acteur de communication dans cette transition écologique et sociale. Lors de la dernière assemblée générale, nous avons parlé de tout cela en détail, de la stratégie que nous voulons mettre en place et comment nous pourrons les aider à franchir le pas vers une agence plus responsable. Air est très concernée par toutes ces questions, tout comme Wim Vermeulen de Bubka. Ils font d’ailleurs partie de l’Expert Center que nous avons mis en place et qui attaquera le sujet avec une grande motivation en 2022.

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